10 mars 2007

Droitisation ou manipulation de Sarkozy ?

Invité jeudi soir sur France 2, Nicolas Sarkozy a émis l’idée de créer un ministère de l’immigration et de l’identité nationale, une idée pas si mauvaise à vrai dire. Cela étant, ce n’est pas la première fois que Sarkozy fait des promesses de ce genre et qui plus est en pleine période électorale. Déjà avant les législatives 2002, Sarkozy nous annonçait qu’il allait faire le « ménage » dans les banlieues. Lors des élections régionales de 2004, une fois de plus, Sarkozy droitisait son discours sur la sécurité. Quel est le but d’une telle manœuvre ? C’est très simple : empêcher les déçus de l’UMP de se tourner vers le FN. Cette tactique électorale a déjà été utilisée à de nombreuses reprises et pas uniquement par Sarkozy ; déjà Chirac et Pasqua utilisaient ce genre de méthode.

Cette fois-ci, il y a quelque chose de plus frappant : Sarkozy fait ce genre de déclaration alors qu’au même moment, Jean-Marie Le Pen rencontre de sérieuses difficultés à obtenir ses 500 parrainages pour pouvoir se présenter à l’élection présidentielle. Cela veut dire ce que cela veut dire…à savoir que Sarkozy est entrain d’anticiper l’absence de Le Pen du scrutin. Car, si Sarkozy a indiqué sur TF1 vouloir que Le Pen puisse être candidat, il n’en est strictement rien dans la réalité. Sarkozy en réalité fait son maximum pour empêcher Le Pen d’être candidat avec comme ambition, par la suite, d’accaparer l’électorat frontiste. Alors Sarkozy joue au dur, il joue au méchant, il tape du poing sur la table, il va même des fois jusqu’à copier le discours du FN, tout ça en espérant que les électeurs de Jean-Marie Le Pen le suivront.

Le problème, c’est que Sarkozy prend ses désirs pour des réalités…

Comment les électeurs frontistes suivraient un homme qui aura mis en œuvre tout un stratagème pour empêcher Le Pen d’être candidat ? Comment les électeurs frontistes voteraient pour un homme qui contribue par son action à l’islamisation de la France ? A ce compte là, autant voter pour Olivier Besancenot ou José Bové…

Sarkozy pourra même si il le veut, parler de préférence nationale ou de lutte contre l’Europe de Bruxelles ; ça ne changera rien dans le fond. Sarkozy devrait savoir que les électeurs du Front National sont des gens qui s’informent et non des moutons que l’on peut manipuler facilement à coups de déclarations « choc ». Que les choses soient claires une bonne fois pour toute : si Le Pen était empêché par Sarkozy d’avoir les 500 parrainages, alors le Roi de Neuilly doit s’attendre à une belle punition électorale. Plus je lis les différents forums nationalistes, plus je discute avec les électeurs frontistes, et plus je constate que nous avons tous la même volonté de punir Sarkozy si Jean-Marie Le Pen n’était pas sur la ligne de départ le 22 avril prochain. Car en cas d’absence de Le Pen du scrutin, il y aura bel et bien une consigne de vote qui circulera : Ségolène Royal !

A l’heure où j’écris ces lignes, Jean-Marie Le Pen n’a même pas franchi le seuil des 450 signatures…(elle est belle la démocratie française…)