15 août 2008

Quel FN pour demain ?


Depuis quelques semaines, nous avons assisté aux annonces de candidature de Bruno Gollnisch et de Marine Le Pen pour la présidence du FN. Ces annonces de candidature sont une bonne chose dans la mesure où le temps est venu d’assister enfin à un renouvellement à la tête du FN.

Après les échecs électoraux de 2007 et de cette année et en prévision des futures échéances électorales, je pense que le temps est venu d’un changement à la tête du FN.

Pour l’instant, seuls Bruno Gollnisch et Marine Le Pen se sont déclarés, mais il n’est pas impossible qu’il y ait d’autres annonces de candidature (je pense tout particulièrement à Carl Lang et à Jean-Claude Martinez).

Tourner la page de Jean-Marie Le Pen ne sera pas quelque chose de facile pour le FN. Jean-Marie Le Pen est à l’origine (certes pas seul) de la création du FN, c’est lui qui a permit au FN de progresser dans les urnes au niveau national et enfin, il est encore difficile aujourd’hui de dissocier FN et Jean-Marie Le Pen.

Il y a quelques temps, j’avais annoncé ma préférence pour Carl Lang comme prochain président du FN, mon avis est le même aujourd’hui. Cela étant, étant donné que pour le moment, seuls Bruno Gollnisch et Marine Le Pen se sont déclarés de manière officielle devant la presse, il convient de faire un choix.

Tous les deux ont beaucoup de qualités, tous les deux ont aussi quelques petits défauts, mais dans l’ensemble, tous les deux sont pour moi capable d’assumer la fonction de président du FN. Si je devais faire un choix aujourd’hui, je choisirais sans hésiter Bruno Gollnisch.

Bruno Gollnisch est pour l’instant, celui qui est le mieux placé pour permettre au FN de retrouver sa base électorale.

Si Marine Le Pen pense être la mieux placée pour permettre au FN d’élargir sa base électorale, chose que je pense aussi, en revanche ; seul Bruno Gollnisch peut permettre au FN de retrouver sa vraie base électorale. Car avant d’envisager d’élargir une base électorale, encore faudrait-il au préalable retrouver une base électorale convenable.

Actuellement, la base électorale du FN c’est 7% contre 15% il y a de cela encore deux ans.

Le FN de demain ne peut plus ressembler à celui d’hier et d’aujourd’hui, c'est-à-dire concentrer toute l’énergie du mouvement dans les mains d’une seule et unique personne. On ne peut pas faire du Jean-Marie Le Pen sans Jean-Marie Le Pen. Jean-Marie Le Pen était le seul qui avait les qualités pour être à la fois président du FN et dans le même temps candidat à l’élection présidentielle. Aujourd’hui, personne à mes yeux au sein du FN n’a les qualités pour être à la fois président du FN et dans le même temps candidat à l’élection présidentielle.

Marine Le Pen a déclaré récemment que le prochain président du FN aurait de fortes chances d’être également le candidat du mouvement à l’élection présidentielle ; pour moi cela serait une mauvaise chose. Le temps de l’ « homme providentiel » (ou de la femme) est révolu, ce genre de raisonnement est en total décalage par rapport aux défis majeurs de notre époque.

A mes yeux, la meilleure chose pour le FN de demain serait que celui (ou celle) qui présidera le FN ne se porte pas candidat à l’élection présidentielle. Il faut arrêter de fantasmer avec le mirage présidentiel. Il est vrai que la vie politique est rythmée par cette élection présidentielle depuis l’adoption de cette 5ème République, cela personne ne peut le nier. Cela étant, on ne peut pas prétendre gagner une élection présidentielle sans avoir, au préalable, gagné quelque chose à l’étage inférieur (plusieurs circonscriptions, des mairies, des conseils régionaux etc…).

La situation idéale pour le FN serait que Bruno Gollnisch (je n’oublie pas Carl Lang, même si je pense que celui-ci de toute façon sera toujours aux côtés de Bruno Gollnisch) accède à la présidence du mouvement et, que dans le même temps, Marine Le Pen soit désignée comme celle qui représentera le mouvement lors de l’élection présidentielle de 2012.