13 février 2008

Une escroquerie nommée Dupont-Aignan



Dupont-Aignan, voilà un nom dont on risque d’entendre parler l’année prochaine et plus précisément lors des élections européennes. Nicolas Dupont-Aignan pourrait en effet présenter des listes dans le cadre des élections européennes de 2009. Il s’agirait de listes souverainistes qui seraient censées s’ « opposer » au PS et à l’UMP.

Dupont-Aignan et son groupuscule « Debout la République » va donc remplacer Philippe de Villiers, ce dernier ne voulant plus du tout entendre parler de la politique nationale (et on peut le comprendre avec son score minable obtenu aux dernières élections présidentielles).

Si Dupont-Aignan va effectivement remplacer le vicomte vendéen sur le créneau souverainiste, il serait totalement faux de penser que l’initiative viendrait de lui-même. Comme pour Pasqua et Villiers dans le passé, Dupont-Aignan, bien qu’officiellement « indépendant », servira de sous-marin à l’UMP afin de faire en sorte que le FN ne fasse pas un gros score aux prochaines élections européennes (bien qu’encore convalescent suite à ses échecs électoraux de 2007, le FN a de fortes de chances de relever la tête lors des prochaines élections européennes).

Le but de la manœuvre est connu : se faire passer pour un souverainiste très à droite (tout en crachant bien entendu sur le FN), jouer le rôle d’opposant au système UMPS puis ensuite, se ranger petit à petit du côté de l’UMP. Charles Pasqua a longtemps joué ce rôle jusqu’au milieu des années 1990, ce fut ensuite au tour de Philippe de Villiers d’incarner ce rôle (avec une pause de 2002 à 2004), pour 2009 c’est désormais Nicolas Dupont-Aignan qui incarnera le rôle du « rebelle souverainiste ».

Charles Pasqua étant grillé et usé, Villiers étant définitivement mort politiquement, l’UMP a finalement décidé de confier le rôle de « rebelle » à Nicolas Dupont-Aignan, il est vrai qu’il n’y avait pas autre chose en stock.

Depuis déjà quelques temps, Dupont-Aignan joue le rôle de rebelle au sein de l’UMP (parti qu’il prétend avoir officiellement quitté). Lui qui fut un « opposant » à Sarkozy, lui qui fut « candidat » à l’élection présidentielle, a pourtant été le premier à soutenir Nicolas Sarkozy au soir du 22 avril, mieux : en juin il fut réélu député de l’Essonne grâce au soutien de l’UMP (il s’est ainsi présenté devant les électeurs en tant que candidat de la majorité présidentielle).

Bien qu’étant élu grâce à l’UMP, Dupont-Aignan est censé être en « rupture » avec le parti de Nicolas Sarkozy depuis le 9 septembre 2007, date à laquelle le groupuscule Debout La République a indiqué qu’il ne faisait plus partie de la majorité présidentielle (alors qu’il l’avait rallié trois mois avant…). La « rupture » pourrait ainsi durer encore quelques temps avec les élections européennes, mais soyez rassuré, tout cela se terminera bien (un peu comme dans les films américains) puisque le « rebelle » Dupont-Aignan viendra en aide à Sarkozy au nom de la lutte contre le « danger socialiste » en 2012.