23 avril 2007

Mon analyse du premier tour de l’élection présidentielle

Inutile de pratiquer la langue de bois : la performance électorale de Jean-Marie Le Pen hier est tout simplement catastrophique. Dès janvier j’avais annoncé mon soutien à sa candidature et je ne le regrette absolument pas. Si c’était à refaire je le referais. Par l’intermédiaire de ce blog j’ai fais de mon mieux pour soutenir la candidature Le Pen, mais hélas les électeurs en ont décidé autrement.

Je m’attarderais un peu plus tard sur la situation de la droite nationale et je préfère commenter dans un premier temps le score des autres candidats. Tout d’abord hier il y a eu un énorme vainqueur : le système ! Le système a voulu un duel Sarkozy/Royal et il l’a eu. Le système a voulu que Bayrou soit le troisième homme et il a réussi aussi dans cette entreprise.

Sarkozy hier a raflé la mise avec un score monstre. A défaut d’être un bon ministre, reconnaissons tout de même à Sarkozy la qualité d’être un excellent candidat. Sarkozy a fait des promesses à tout le monde, avec Sarkozy en effet tout devient possible…du moment que l’on vote pour lui ! Là où Sarkozy a incontestablement réussi son pari c’est dans sa volonté de récupérer une importante partie de l’électorat frontiste de 2002 (il faut dire aussi qu’il n’y ait pas arrivé tout seul…).

Ségolène Royal a fait un très bon score, un score qu’elle doit en très grande partie à la forte mobilisation des banlieues et notamment des électeurs issus de l’immigration extra-européenne (avec tous les cadeaux fait la gauche aux « jeunes » des banlieues depuis des années, ces derniers devaient bien au PS un petit vote quand même). Hier le vote identitaire a parfaitement fonctionné…mais chez les allogènes, pas chez les autochtones. Les immigrés extra-européens sont les seuls hier qui ont compris les véritables enjeux du scrutin à savoir la défense des droits communautaires. Les banlieues ont voté en masse pour les candidat(e)s militants à 100% pour une société multiculturelle, mieux, les banlieues ont voté « utile » dans ce sens là (pauvres Bové, Besancenot, Buffet, Voynet et Laguiller, tant d’efforts pour rien…).

Victoire hier également des instituts de sondage avec la réussite de l’opération Bayrou. François Bayrou qui était au départ une construction médiatique de la totalité des instituts de sondage s’est transformé en un vote de masse et peut être même en courant politique nouveau. Bayrou est devenu le protestataire par excellence, mais le protestataire du système, hors de question pour le béarnais de franchir la ligne jaune en parlant des sujets qui dérangent.

Mais il y avait tout de même des motifs de satisfactions hier et non des moindres. Quelle jouissance (je pèse mes mots) de voir Marie-George Buffet et le PC passer sous la barre des 2% ! J’en n’ai rêvé et c’est Buffet qui l’a fait : la disparition programmée du Parti Communiste ! D’autres réjouissances également : Besancenot ne passe pas la barre des 5% et enfin Laguiller et Voynet qui font chacune 1,5 % des voix.

Le gros point noir reste bien entendu le score catastrophique de Le Pen, mais je m’exprimerais là-dessus dans un prochain article en essayant de faire une analyse juste de cet échec.