L’UMP : un parti islamiste ?

L’UMP est-elle une formation politique islamiste ? C’est une question qui mérite d’être posée à quelques semaines des élections cantonales et municipales.

J’entends par le terme « islamiste » non pas quelque chose en rapport avec le terrorisme islamique propre à Al Qaïda, mais plutôt par rapport à la promotion de l’islamisation au sein de la société française.

Depuis quelques années et plus précisément depuis l’ascension de Nicolas Sarkozy, la droite mondialiste a changé radicalement son approche de la question musulmane. Fini l’époque du « bruit et de l’odeur », fini l’époque où la droite mondialiste copiait le discours du FN lorsqu’il s’agissait de l’immigration maghrébine ; dorénavant la droite mondialiste s’est trouvée un nouveau fondamental politique : la promotion de la diversité !

La France change et n’est plus un village peuplé de gaulois, la France est de moins en moins européenne culturellement, l’électorat d’origine extra-européenne joue désormais le rôle d’arbitre dans plusieurs agglomérations ; tout cela l’UMP et Nicolas Sarkozy l’ont parfaitement compris.

Dans les années 1980, la gauche socialiste captait l’électorat maghrébin avec un discours social et victimaire. Cela a pu marcher un temps, surtout à une époque où la politique de la ville ne faisait que démarrer. Les temps ont changé depuis, si le discours social peut encore fonctionner, c’est surtout le discours culturel qui fait un tabac de nos jours. Dans les années 1980 et 1990 les « jeunes » réclamaient un baby-foot ou une piste de bicross pour s’occuper dans leurs cités, aujourd’hui ils veulent toujours cela mais préfèrent largement disposer d’une mosquée.

Laïcarde, la gauche a toujours favorisé une politique sociale dans les cités, la droite mondialiste quant à elle n’a pas ce tabou en matière de religion et n’hésite pas à donner des gages en matière culturelle (pour ne pas dire cultuelle) à une certaine partie de la population. Cela est par exemple le cas à Montfermeil où le maire UMP Xavier Lemoine, bien qu’ayant une réputation de « catholique traditionaliste », a dû se résoudre à accepter la construction d’une mosquée dans sa ville.

L’action de Xavier Lemoine n’est pas un cas isolé, bien au contraire. On peut même dire que l’action du maire de Montfermeil est recognitive d’un mouvement beaucoup plus vaste qui concerne la plupart des élus de l’UMP.

A Marseille avec Jean-Claude Gaudin, à Paris avec François De Panafieu, à Nice avec Christian Estrosi, à Bordeaux avec Alain Juppé, à Strasbourg avec Fabienne Keller…tous sont favorables à une islamisation de leur ville en proposant de construire des mosquées. Certains en font même un argument de campagne comme par exemple Jacques Domergue qui portera les couleurs de l’UMP aux élections municipales de Montpellier. Il y a également ceux qui proposent la création d’universités islamiques, cela est le cas avec Dominique Perben à Lyon.

Dans un pays qui compte de moins en moins de catholiques et de plus en plus de musulmans (ne serait-ce qu’au niveau des pratiquants), il est donc tout à fait normal qu’un parti politique prenne en compte cela dans sa stratégie électorale. L’UMP a donc choisi cette voie là en tenant un double discours. Tout d’abord un discours sécuritaire pour plaire à l’électorat autochtone, un discours qui fonctionne toujours, surtout dans les zones urbaines. Et ensuite, un discours sur la « diversité » vis-à-vis de l’électorat extra-européen en promettant au niveau social une « discrimination positive » et au niveau culturel une islamisation urbaine avec la construction de mosquées ou d’universités islamiques.

Contrairement aux fantasmes de la gauche immigrationiste et des associations « anti-racistes », la droite mondialiste est tout sauf « islamophobe », elle est même plutôt islamophile. Lorsque Nicolas Sarkozy tapait sur le foulard islamique, c’était uniquement en pleine campagne électorale (notamment lors des régionales 2004, époque à laquelle le FN pesait encore quelque chose dans les urnes), mais cela n’est jamais allé guère plus loin.

Au niveau de la politique internationale, Sarkozy a marqué une vraie rupture par contre. Alors que Jacques Chirac était à la fois islamophile et pro-arabe, Sarkozy lui est islamophile et ultra-sioniste. Défendre les valeurs de l’islam oui, militer pour le développement de l’islamisation en France et en Europe oui…mais à condition que cela ne porte aucunement atteinte aux intérêts d’Israël, voilà en gros la politique de Sarkozy.

L’UMP de Nicolas Sarkozy est donc bel et bien un parti islamiste. Certes il s’agit d’une formation « conservatrice » au même titre que la CDU allemande ou le PP espagnol, mais si l’on se penche sur certains aspects de sa politique civilisationnelle et culturelle, l’UMP se rapproche plutôt du parti islamiste turc AKP de Recep Erdogan ; ce n’est d’ailleurs pas un hasard si ce parti siège (en tant que parti observateur) au parlement européen en compagnie de l’UMP au sein du Parti populaire européen.