22 janvier 2008

Rachida la mondialiste



Après Nicolas Sarkozy, la personnalité politique la plus médiatisée en France est incontestablement Rachida Dati, la Ministre de la Justice. Jeune, physique agréable, une histoire personnelle digne d’un roman à succès, un bon degré de « peopolisation » et puis surtout elle est issue de la « diversité », bref, elle possède tous les atouts pour occuper les fonctions d’égérie du système sarkozyen.

D’origine islamo-algéro-marocaine, Rachida Dati, contrairement à ce que certains pourraient croire, est, tout sauf une communautariste. Alors que Rama Yade n’hésite pas à jouer la carte du communautarisme africain ou que Fadela Amara ne loupe jamais l’occasion de mettre en avant ses origines islamo-alériennes ; Rachida Dati quant à elle, préfère jouer ouvertement la carte du mondialisme en faisant l’impasse sur tout ce qui s’approche de la notion d’identité.

Candidate dans le 7ème arrondissement parisien pour les élections municipales, Rachida Dati nous offre l’occasion de prouver que pour elle le fait identitaire n’a aucune importance. Mais, bien qu’il n’ait aucune importance à ses yeux, Rachida Dati ne le néglige pas non plus totalement, surtout si celui-ci peut être utile à des fins électorales.

Ainsi, depuis quelques semaines, Rachida Dati assiste des fois à la messe le dimanche matin, bien évidemment dans le 7ème arrondissement. Si elle essaye de justifier sa présence à la messe du fait qu’elle a été scolarisée dans une école catholique, inutile de dire qu’il s’agit là d’une démarche de marketing politique. Rachida Dati se présente dans un arrondissement bourgeois et conservateur, donc une présence à la messe ne peut que constituer pour elle un plus à quelques semaines des élections municipales.

Mais le marketing politique de Rachida Dati ne s’arrête pas là. Si l’on en croit le Figaro, l’actuelle Ministre de la Justice chercherait à organiser un voyage au Vatican afin d’obtenir…une photo avec le Pape, but de la manœuvre : plaire à l’électorat catholique du 7ème arrondissement de Paris.

Donc si l’on suit un peu la logique marketing de Rachida Dati, celle-ci aurait dû aller en Algérie se faire photographier avec Bouteflika si elle s’était présentée aux élections municipales de Marseille…

Mais ce serait bien trop facile de jeter la pierre à la seule Rachida Dati. Le goût du marketing politique identitaire de Dati n’est en rien surprenant sachant qu’elle a comme modèle politique Nicolas Sarkozy. Car Sarkozy, mondialiste convaincu, sait aussi jouer un peu (voir beaucoup) sur la fibre identitaire lorsque cela est nécessaire. Ainsi, si Sarkozy apparaît comme un mondialiste pendant 51 semaines chaque année, il endosse exceptionnellement lors de la semaine des fêtes de Noël, l’habit du bon catholique pratiquant (sa visite le mois dernier au Vatican est à replacer justement dans ce cadre là).