Les leçons d'un sondage
S'il on en croît un sondage réalisé par l'IFOP pour l'hebdomadaire Paris-Match cette semaine les listes du Front National obtiendraient un petit 6 % tandis que les listes dissidentes de Carl Lang et de Jean-Claude Martinez arriveraient elles péniblement à un minuscule 0,5 % aux élections européennes du 7 juin prochain . Doit-on s'en réjouir comme s'en réjouissent certains ?
Reportons-nous dix ans plus tôt. Le FN à l'époque et alors que la scission mégretiste battait son plein et que ce dernier, plein d'espoir se croyait déjà César à la place du César historique et légitime, avait obtenu 5,69 % contre 3,28 % pour le parti de Bruno Mégret. Il est à noter qu'en 1999 un nouveau mouvement prenait lui aussi quelques voix au mouvement national, au point de dépasser le FN en terme de pourcentage, il s'agissait du CPNT de Jean Saint-Josse.
Dix ans plus tard, les cartes semblent à nouveau être redistribuées dans le même ordre : le FN ferait près de 6 %, Nicolas Dupont-Aignan - le Saint-Josse de 2009 - près de 2 % , Philippe de Villiers 5 % et donc les listes dissidentes du Front National 0,5 %.
Le Front National n'est donc pas encore le cadavre que certains voudraient qu’ils soient mais, hélas, son corps est touché par un nombre incalculable de coups, de morsures, de blessures qui s'ils n'apparaissent pas au premier coup d'oeil sont flagrant dès que l'on prend la loupe.
La défection de dizaines de cadres " historiques " du mouvement présidé par Jean-Marie Le Pen, quoiqu'on en dise au " Carré " de Nanterre, est un coup de massue dont les effets sont évidents. Malgré tout, il faut reconnaître que l'équipe dirigeante du FN est remarquable dans sa capacité à réagir. Mais, oui, à quatre mois du scrutin, force est de reconnaître que la mousse ne prend pas. Pas encore, du moins, je l'espère.
Car, aux vues de ce sondage IFOP, il y a de quoi s'inquiéter. Certes, on me dira qu'il ne s'agit que d'une enquête d'opinion faite auprès d'un nombre limité de personnes - j'aimerais bien savoir comment elles sont sélectionnées d'ailleurs -mais tout de même savoir que l'extrême-gauche qui plaît beaucoup aux médias, arrive à 16 % ça me fait véritablement froid dans le dos ! Parmi les gaucho-rebelles modèles 2009, Besancenot et son NPA ferait 9 %, Mélenchon et les communistes 4 % et les trotskistes de Lutte Ouvrière 3%.
Et les autres me direz-vous. L'UMP arrive en tête avec 26 % suivi des socialistes avec 23 % du Modem de Bayrou avec 14,5 %, tandis que les écologauchistes embarqués derrière la figure de proue de mai 68 Daniel Cohn-Bendit il arriveraient péniblement à recueillir 7 % des voix.
Mais, oui, il y a de quoi s'inquiéter.
Yann Redekker
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