27 mai 2006

Chirac amnistie les copains…

Au Chirakistan le Président est le Roi incontesté et incontestable. Alors que l’opinion française critique l’autorité népalaise, tunisienne ou biélorusse, celle-ci ferait mieux de regarder ce qui se passe chez elle…

Jacques Chirac, homme de droiture et d’honnêteté (un peu d’ironie ça ne fait pas de mal de temps en temps) a gracié son copain le député UMP Guy Drut alors que celui-ci était impliqué dans l’affaire sordide du marché truqué des lycées en Ile de France (affaire dans laquelle tous les partis politique ont trempé à l’exception du Front National). Si gracier est un droit, on remarquera quand même le moment choisit par Chirac, c'est-à-dire en pleine affaire Clearstream. Cette grâce présidentielle n’est cependant pas une première en France puisque déjà au début des années 1980 le socialiste François Mitterrand graciait le frère de l’ancien ministre Jack Lang (même si les là les faits étaient nettement plus grave puisque le frère de Jack Lang était impliqué dans une affaire de meurtre).

Aujourd’hui l’opinion française se dit choquée par la grâce dont bénéficie Guy Drut, cela est naturellement compréhensible. Mais, les français ont décidemment la mémoire très courte puisqu’ils ont tendance à oublier qu’en mai 2002 ils ont élu à 82% des voix celui qu’ils considèrent actuellement comme le pire des escrocs. Si l’on se fit au score stalinien de Chirac en 2002, on peut partir du principe que le Président peut faire ce que bon lui semble et le peuple, lui, n’à qu’à fermer sa gueule. Je ne veux pas me poser en défenseur du Président Chirac, mais j’estime que les français se doivent d’assumer pleinement leur vote du 5 mai 2002. Chirac a été élu avec 82% donc il fait ce que bon lui semble, point final !

Je parlais tout à l’heure du contexte de la grâce accordée à Drut (au même moment de l’affaire Clearstream). Si Chirac fait cela maintenant c’est pour une raison, et une seule : casser le jouet dont il n’est plus le propriétaire, c'est-à-dire l’UMP (ex RPR). Voyant qu’il n’a pas réussi à faire de Villepin une épine dans le pied de Sarkozy, Chirac a trouvé une autre méthode : s’autodétruire avec l’ensemble l’UMP. Si Chirac est mort politiquement, il n’en va pas de même pour Sarkozy, et ça le vieux crocodile de l’Elysée l’a bien compris. Hier Clearstream, aujourd’hui la grâce de Drut, demain le retour au premier plan d’Alain Juppé…Chirac va multiplier les peaux de banane dans la marche élyséenne du petit Nicolas.