31 mai 2006

De Villiers : le cheval de Troie de l’UMP

Je n’apprendrais rien à personne en disant que Philippe De Villiers est le cheval de Troie de l’UMP et dont la mission est d’empêcher Jean-Marie Le Pen d’accéder au deuxième tour de l’élection Présidentielle de 2007. Villiers ne veut pas faire du MPF une formation politique qui s’inscrirait dans la durée, Villiers ne veut pas non plus faire arriver au pouvoir les idées nationale, non, Villiers n’a qu’un seul et unique but : empêcher la droite nationale d’accéder aux plus hautes responsabilités de l’Etat.

Hier, j’ai reçu une nouvelle information me permettant d’accréditer la thèse voulant que Villiers soit un cheval de Troie au service de l’UMP. En effet, un internaute a publié sur le Forum des Patriotes (forum dirigé par le Conseiller régional savoyard Jacques Vassieux) une note confidentielle du MPF qui recommande à ses responsables départementaux de tout mettre en œuvre pour empêcher Le Pen d’avoir ses 500 signatures.

Voici d’ailleurs un lien pour visionner la note confidentielle du MPF :

http://img71.imageshack.us/img71/6157/villiers3kh.gif


Cette stratégie du vicomte Villers va-t-elle réussir ? L’avenir nous le dira même si l’on sait que dans le passé cette stratégie de division a déjà malheureusement porté ses fruits. Et oui, souvenons nous de l’élection Présidentielle de 1995. En 1995, Jean-Marie Le Pen obtenait au premier tour 15% des voix (un score certes remarquable) mais qui aurait pu être nettement plus important si Philippe De Villiers ne s’était pas présenté (il a fait 4,74% lors de cette élection). Si Villiers n’avait pas été candidat à l’élection Présidentielle 1995 alors Jean-Marie Le Pen aurait très certainement accédé au deuxième tour pour affronter Lionel Jospin.

Les ingrédients de 1995 seront les même pour l’importante échéance électorale de 2007. Nicolas Sarkozy souhaite mettre toutes les chances de son côté et veut ainsi éviter de connaître le même sort que Lionel Jospin en 2002. De ce fait, et afin d’être assuré d’être présent au deuxième tour en 2007 face à Ségolène Royal, Sarkozy espère de tout cœur que Villiers sera candidat afin qu’il prenne quelques voix à Le Pen et empêcher ainsi ce dernier de rééditer le coup de 2002.

Il faut être réaliste (un réalisme que j’espère partagerons avec moi les sympathisants villiéristes) et dire les choses en toute franchise : Villiers n’a strictement rien à espérer en 2007 et sait pertinemment qu’il ne dépassera pas la barre des 5%. Quel intérêt donc à se présenter sachant que l’on fera moins de 5% ? Surtout que faire moins de 5% à une élection Présidentielle est synonyme de non-remboursement des frais de campagne.

De nos jours le seul espoir des sympathisants villéristes est que Le Pen ne puisse pas se présenter en 2007 en n’ayant pas ses 500 signatures (on notera ainsi la convergence d’opinion sur ce sujet entre villiéristes et membres de Raslfront et du MRAP). Maintenant supposons que Le Pen ne puisse pas se présenter (ce qui serait un drame pour la démocratie), Villiers réussira t-il pour autant à capter la majorité des voix frontistes ? Mission quasi-impossible notamment auprès de l’électorat populaire du FN. Villiers ferait bien de prendre des cours de sciences politique et notamment vis-à-vis de la sociologie du vote Le Pen. Pour l’immense majorité (environ 85%) de l’électorat frontiste, Villiers est un homme du système (ce qui est vrai d’ailleurs) et donc, si Le Pen ne pouvait pas se présenter, alors la majorité de l’électorat frontiste votera soit pour un(e) candidat(e) qui fait « chier le monde » (Arlette Laguiller par exemple), soit votera blanc soit ne se déplacera pas aux urnes.
Enfin, le rendez-vous électoral de 2007 ne se limite pas qu’aux élections Présidentielles puisque, six semaines après les présidentielles, il y aura les très importantes élections législatives. A en croire les derniers sondages et autres notes confidentielles, le FN à l’occasion des législatives 2007 pourrait franchir la barre historique des 20% des voix ; un tel score anéantirait une bonne fois pour toute l’UMPS (oh les belles triangulaires…). Pour faire un score aux législatives il y a deux conditions à remplir : avoir une étiquette connue ainsi qu'avoir des candidats plus ou moins implantés (des candidats dont le nom n’est pas inconnu des électeurs en tout cas). Si le FN remplit bel et bien ces deux conditions (même si je reconnais que dans quelques circonscriptions il y a hélas quelques fois des parachutages, comme d’ailleurs pour la plupart des autres grands partis politiques), le MPF en revanche, ne remplit aucune de ses deux conditions (le MPF étant tout autant connu que le club de bridge de Trifouilli les Oies et que les deux seuls candidats connus du MPF sont Villiers lui-même et à un degré moindre Jacques Bompard).