Union UMP/FN : mon avis

Cette semaine, le député UMP Jérôme Rivière a créé une mini polémique dans le microcosme politique en évoquant l’idée d’une alliance électorale entre l’UMP et le FN, créer en quelque sorte une droite plurielle.

Jérôme Rivière n’est ni le premier ni le dernier à formuler ce vœu. Y compris au sein de la droite nationale, certains cadres et élus ont suggéré l’idée d’une grande alliance de la droite. Le tout étant de savoir sous quelle forme et surtout pour quel objectif ?

A quelques semaines des législatives, je ne suis pas surpris qu’un élu de l’UMP lance une telle idée et pour une raison simple : les ¾ des députés sortants de l’UMP sont entrain de faire dans la culotte du fait de la possibilité qu’il y ait de nombreuses triangulaires (triangulaires qui ont été fatales à l’UMP en 1997). De son côté, le FN risque de faire un très bon score (entre 13 et 18% voir plus) mais avec très peu de chance de faire élire des députés (actuellement, seuls Carl Lang et Steeve Briois seraient en mesure de gagner éventuellement dans leurs circonscriptions). En étant réaliste et partant du principe d’une hypothétique alliance entre l’UMP et le FN, ce serait essentiellement (pour ne pas dire uniquement) le parti de Sarkozy qui serait gagnant compte tenu de son nombre d’élus sortants ainsi que de candidats fortement implantés, le FN pour sa part serait là uniquement pour servir de roue de secours à l’UMP. Si le FN voulait se tuer politiquement, rien de mieux que de faire alliance avec l’UMP en juin prochain, heureusement cela ne sera pas le cas.

Mais penchons nous plus loin et essayons d’imaginer ne serait-ce qu’un instant une alliance totale de toute la droite française. Si l’on est réaliste, on sait parfaitement que le FN seul, n’a quasiment aucune chance d’accéder à court et moyen terme au pouvoir (en tout cas de gagner des élections législatives). Naturellement on ne sait pas de quoi est fait l’avenir ni quel sera le score de JMLP le 22 avril prochain ; mais au jour d’aujourd’hui, d’un point de vue structurel, la droite nationale n’est pas en mesure de gagner un scrutin national majoritaire. Il est donc normal d’envisager la possibilité d’une alliance de la droite mais à certaines conditions. Tout dépend de la place de chacun des partis dans cette alliance et notamment celle du FN. Si le FN était en situation de pôle minoritaire ou égalitaire, alors ce serait mauvais pour lui ; en revanche il en serait tout autrement si le FN était en situation de pôle majoritaire. Pour arriver à cette situation là, il faut que le FN franchisse ce fameux cap des 20/25% ; un cap nécéssaire afin d’être en situation majoritaire. Le FN ne fera pas la même erreur que le FPO de Jörg Haider en 2000, ni même celle de Gianfranco Fini en Italie (le fossoyeur de la droite nationale italienne).

Une fois les détails (car je considère cela comme des détails) stratégiques réglés, il conviendra de s’entendre sur le plan idéologique, c’est ça qui est surtout le plus important à mes yeux. Hors, aujourd’hui, force est de constater que l’UMP est tout sauf un parti de droite. L’UMP aujourd’hui c’est le droit de vote aux étrangers, c’est la reconnaissance du PACS, c’est la soumission totale à Washington et Tel-Aviv (ah, si De Gaulle était encore là…), c’est la promotion de la préférence étrangère (appelée également discrimination positive), c’est l’affirmation identitaire du multiculturalisme, c’est l’antinationalisme symbolisé par l’acceptation de l’Union Européenne etc…Bref, tout cela pour dire que une union de la droite est faisable, voir même souhaitable, mais à condition que cela se fasse entre des partis ayant clairement une politique dites de droite.

Enfin pour terminer sur Jérôme Rivière le député de l’UMP (car je le considère toujours comme membre de l’UMP), si il ne se sent pas écouté par ses collègues de l’UMPF, alors qu’il franchisse le rubicond en prenant sa carte au FN. Que Jérôme Rivière fasse le chemin inverse de Jacques Peyrat. Le FN est le premier parti à Nice (comment ne pas penser à tout le travail militant effectué par la regrettée Marie-France Stirbois) et il est en mesure électoralement parlant de jouer le rôle de pivot de la toute la droite aux prochaines élections municipales et ainsi battre la gauche et la fausse droite version Estrosi. Donc après les paroles, il est grand temps Monsieur Rivière de passer aux actes...