Elections législatives : quelles perspectives pour la droite nationale ?
Quelques heures après l’élection de Nicolas Sarkozy, nous voilà plongé pour de bon dans le bain des législatives. Après le score médiocre de Jean-Marie Le Pen le 22 avril (sans parler du suicide politique de Villiers), quelles sont concrètement les possibilités réelles de la droite nationale pour ce scrutin ?
Si l’élections législative de cette année ressemble à celle de 2002 alors il y a déjà une première indication : une participation moins forte, surtout que les français seront peut être lassés de voter quatre fois en moins de deux mois. Mais bon, avec la forte mobilisation des allogènes lors du scrutin présidentiel, une nouvelle forte participation des « jeunes » n’est pas totalement à exclure.
Déjà en 1988 et en 2002 l’élection législative a eu lieu seulement quelques semaines après la Présidentielle (il y a aussi celle de 1981 mais à cette époque le FN était à l’état groupusculaire). Combien fera le FN ? Si je me fie à ce qui s’est produit aux scores des législatives 1988 et 2002 et en les extrapolant dans le contexte actuel, alors le FN devrait faire en principe un score allant de 5 à 5,5%. Naturellement je peux me tromper, et j’espère même me tromper sur ce coup là ; mais si on se base sur les chiffres de 1988 et 2002 alors pour 2007 nous obtenons ce score là. En moyenne, le FN fait 5 points de moins dans une élection législative par rapport à une élection présidentielle qui a lieu quelques semaines avant.
Bien sûr il faut des discours mobilisateurs et redonner de l’espoir aux militants de la cause nationale, bien sûr il faut essayé de faire oublier l’échec du 22 avril, mais d’un autre côté il ne faut pas non plus faire des pronostics très optimistes qui pour la plupart d’entre eux relèvent du fantasme. Il faut cesser avec le fantasme et l’irréalisme et mener notre combat politique dans un cadre plus pragmatique et plus réaliste.
L’Union des Patriotes doit jouer son rôle cette fois-ci pour de bon et ne pas se limiter à un simple rôle de figuration comme cela fut malheureusement le cas pour la présidentielle. Cela étant, je peux tout à fait comprendre que la législative est aussi une question d’argent (le financement des partis politiques est déterminé en fonction du nombre de voix obtenues aux élections législatives). Si l’on retient le caractère financier de l’élection législative alors on peut tout à fait comprendre que tout le monde présente des candidats, cela est normal et cessons une bonne fois pour toute de jouer les hypocrites en évoquant les candidatures MNR/MPF et autres comme des candidatures « parasites ». Cela étant, il est vrai qu’une Union des Patriotes avec un partage des circonscriptions ne pourrait pas être une si mauvaise chose, bien au contraire. Que plus de 400 circonscriptions reviennent au FN est tout à fait normal (voir même un peu plus pourquoi pas), mais il ne serait pas anormal non plus que certaines circonscriptions soit réservées au MNR, au MPF (hormis les membres qui sont inféodés à l’UMP), aux identitaires puis aux régionalistes (ceux de notre bord bien entendu, pas les régionalistes version gauche écolo). L’étiquette politique est une chose importante pour cette élection législative mais l’enracinement local aussi est un paramètre à prendre en compte. Enfin, même si il faudra certainement attendre l’après-législative pour une refondation de la droite nationale, rien ne nous empêche à court terme de marquer une rupture avec ce qui a été fait lors des élections présidentielle afin de faire campagne avec nos fondamentaux idéologiques.
Hormis peut être pour trois candidat(e)s (Carl Lang, Marine Le Pen et Guy Macary) et éventuellement une surprise venant d’un régionaliste alsacien, il ne faut pas s’attendre à un gros score pour la droite nationale en juin, le but sera de limiter la casse afin de préparer la grande refondation qui s’impose pour les années à venir.
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