03 mai 2007

Le 6 mai : pas une voix pour Ségolène Royal !

J’ai longtemps réfléchi sur quel serait mon choix pour le 6 mai. Naturellement j’aurai préféré ne pas avoir à choisir entre la peste et le choléra et pouvoir, comme en 2002, voter pour un vrai candidat de rupture (Jean-Marie Le Pen).

Depuis plusieurs jours, j’ai pu remarquer que plusieurs personnalités de la droite nationale ont fait des choix très différents (abstention, vote blanc, vote pour Ségolène Royal ou vote pour Nicolas Sarkozy).

Le 22 avril dernier, le résultat m’a non seulement laissé amer mais m’a aussi et surtout poussé à réfléchir sur les actions politiques à mener afin de ne pas revivre le même « cauchemar ». Annoncé à un score historique, annoncé au deuxième tour, Jean-Marie Le Pen a dû finalement subir un très lourd échec électoral. L’échec de Jean-Marie Le Pen était par ailleurs synonyme du succès monstre de Nicolas Sarkozy. Sarkozy a réussi là où tout le monde a échoué : prendre dans de fortes proportions des voix à Jean-Marie Le Pen. Je ne reviendrais pas sur les raisons des scores de Jean-Marie Le Pen et de Nicolas Sarkozy. Il est temps de préparer l’avenir et faire en sorte que demain, la droite nationale puisse à nouveau peser quelque chose dans les urnes (c'est-à-dire un score égal ou supérieur à 15%, avant de prétendre davantage).

En dehors de la volonté de préparer un terrain qui sera demain favorable électoralement aux idées identitaires et nationales, il convient aussi de savoir ce que l’on n’aime le moins. Pour moi, c’est clair et net, le socialo-communisme représente le mal absolu pour notre nation. Voter en faveur de Ségolène Royal c’est faire plaisir aux racailles des cités, c’est permettre à Christiane Taubira et à Marie-George Buffet d’être ministres, c’est aussi subir une politique économique meurtrière. Je suis dans la même situation qu’un militant de gauche (ou d’extrême gauche) au lendemain du 21 avril 2002 : l’impératif de faire un choix entre le mal et le pire…

Nicolas Sarkozy est-il mieux que Ségolène Royal ? Non, c’est exactement plus ou moins la même chose. Nicolas Sarkozy est-il pire que Ségolène Royal comme l’ont affirmé récemment Pierre Vial et Christian Bouchet ? Oui, et c’est pour cela que je ne verrais pas d’un œil hostile son élection dimanche.

Lorsque Pierre Vial dit que Sarkozy est plus dangereux que Royal il a entièrement raison. Sarkozy c’est l’assurance d’un alignement de la France sur Washington et Tel-Aviv, c’est la possibilité d’une politique ultra-libérale (en espérant un bon degré de soumission au MEDEF et à l’OMC), enfin, avec Sarkozy, c’est la garantie d’exciter davantage les jeunes extra-européens dans les banlieues. En cas d’élection de Sarkozy va-t-on assister à une répétition des émeutes ethniques de novembre 2005 ? Pas impossible… Si il y a une possibilité avec le vote Sarkozy d’aggraver les tensions communautaires alors je signe tout de suite ! Il faut que les français ouvrent les yeux et ils ont été incapables de le faire le 22 avril dernier, alors il faut créer les conditions politiques pour que ceux-ci se réveillent enfin. Il faut dégoûter encore plus les français de la classe politique et notamment de l’UMPS (dans laquelle j’inclus bien entendu l’hybride UDF).

Il faut enfin penser à l’avenir électoral de la droite nationale. Il faut absolument que la droite identitaire et nationale soit la seule et unique force d’opposition à droite. Si Nicolas Sarkozy est dans l’opposition, alors celui-ci ne fera pas 31% au premier tour de la présidentielle 2012 mais plus de 40% ! Sarkozy à défaut d’être un bon ministre (et encore moins un bon président) est un excellent candidat, il a une parfaite maîtrise dans l’art de faire de la démagogie. Qu’on le veuille ou non, Sarkozy est aujourd’hui vu par de nombreux électeurs comme un « Le Pen Light », et cela continuera à perdurer tant qu’il ne sera pas à la tête du pouvoir (Elysée ou Matignon). Tant que Sarkozy sera vu comme un « Le Pen Light » alors la droite nationale (surtout si elle n’est pas rénovée) connaîtra un sort similaire à celui du Parti Communiste. Par contre un Sarkozy au pouvoir, c’est l’assurance que celui-ci non seulement échouera (vous verrez, il ne réussira même pas à s’opposer à l’entrée de la Turquie dans l’Union Européenne) et qu’il finira par être vu plus comme un « Chirac Bis » plutôt que comme un « Le Pen Light ».

Voter Sarkozy est t’il un vote par défaut ? Non. Un vote d’adhésion ? Encore moins. Un vote pour le moins pire ? Pas du tout. Un vote suicide ? Oui, assurément. Les français ne sont pas encore assez dégoûtés du système et beaucoup d’entre eux voient Sarkozy comme l’ultime messie. A défaut d’avoir Jean-Marie Le Pen pour casser le système, autant faire en sorte d’injecter une dose de venin avec Sarkozy pour pourrir davantage la situation en s’enfoncer encore plus dans la crise.

Naturellement, mon analyse n’engage que moi et ne doit en aucun cas être interprétée comme une consigne de vote. Il faut peser le pour et le contre avant de prendre sa décision. L’abstention prônée par Jean-Marie Le Pen est une très bonne consigne de vote, voter blanc aussi. Par contre voter pour Royal, c’est non seulement la quasi certitude de voir Christiane Taubira ministre mais aussi et surtout l’assurance de voir Nicolas Sarkozy monopoliser à son compte toute l’opposition de droite pendant les cinq prochaines années avec un succès assuré pour lui aux élections présidentielles de 2012.

1 Comments:

At 3:54 PM, Blogger Unknown said...

Je partage pleinement votre avis sur la dangerosité de Sarko et sur le fait que les réactions à son élections (et autres) permettront sans doute d'ouvrir les yeux de certains...

 

Enregistrer un commentaire

<< Home