09 août 2007

Vivement le renouveau au sein de la droite nationale !

Fin 2006, les nationaux s’attendaient à la fameuse « double victoire » pour les échéances électorales de 2007, finalement cela s’est transformé en double défaite…

Défaite au 1er tour de l’élection présidentielle, raclée au 1er tour des élections législatives ; nous avons été servis cette année.

Jamais la droite nationale ne s’est pris une telle déculottée dans les urnes, et pourtant pas une seule autocritique à l’horizon, on fait comme si de rien n’était. Pire qu’un résultat catastrophique aux élections, c’est surtout l’absence d’une véritable autocritique qui me chagrine. Que nous sommes loin du 21 avril 2002, que nous sommes loin des discours triomphateurs et ambitieux.

Si il n’y a ni autocritique et ni volonté de renouveau, alors on peut envisager la fin de la droite nationale ou plutôt celle de la structure la plus importante qui la compose: le Front National.

Depuis 1972 et surtout depuis 1983, Jean-Marie Le Pen fut le leader incontesté et incontestable de notre courant. Sans Jean-Marie Le Pen, peut-être que jamais la droite nationale n’aurait connu un tel succès politique et médiatique. Nous devons beaucoup à Jean-Marie Le Pen pour son œuvre à la tête de la droite nationale et plus particulièrement en tant que président du Front National.

Il y eu les succès de 1984, 1986, 1988, 1995, 1997 et bien entendu celui du printemps 2002 ; jamais nous ne pourrons oublier ces moments là.

Cette année 2007 se devait d’être florissante sur le plan électoral, on nous avait promis une « double victoire » lors des BBR de novembre 2006, on était assuré selon certains de faire au minimum 20%, finalement cela n’a pas eu lieu et le rêve s’est transformé en cauchemar.

Dans une élection présidentielle 2007 placée sous le signe du renouvellement de la classe politique française, Jean-Marie Le Pen partait avec un handicap sérieux (78 ans face à des « jeunes » cinquantenaires). Qu’on le veuille ou non, l’âge de Jean-Marie Le Pen a joué pour de nombreux électeurs, le phénomène d’usure est bel et bien une réalité et Arlette Laguiller elle aussi en a été victime électoralement parlant.

Il y a également eu de très lourdes erreurs au niveau de la stratégie de campagne (dont avait la charge Marine Le Pen) mais inutile de revenir dessus, tout a été dit à ce niveau là.

Plus que jamais, le renouveau est nécéssaire pour le Front National. Je regrette que Jean-Marie Le Pen soit le seul et unique candidat à sa succession lors du prochain congrès du FN. Le problème ne vient pas de la candidature de JMLP (c’est tout à fait son droit de se représenter) mais du fait qu’il n’y ait personne en face. J’aurais souhaité que Bruno Gollnisch ou Carl Lang se présentent à la présidence du mouvement ou même quelqu’un d’autre (Marine Le Pen, Martial Bild, Jean-Claude Martinez etc…). Même si Jean-Marie Le Pen est assuré d’être reconduit dans ses fonctions, il aurait été souhaitable qu’il y ait pour une fois une vraie élection avec plusieurs candidats, ne serais-ce que pour une question de forme (afin de se débarrasser une bonne fois pour toute de l’image autocratique et monarchique dont souffre le FN auprès d’une partie de l’opinion).

Si il n’y a pas un véritable renouveau au sein du FN, alors celui-ci perdra logiquement son statut de leader au sein du mouvement national. Certes le FN est encore puissant, mais c’est fini l’époque du FN à 17 ou 15%, aujourd’hui le FN c’est moins de 5% (en se fiant aux derniers résultats des élections législatives).

Comme je l’ai déjà dit il y a quelques semaines, seuls Bruno Gollnisch et Carl Lang, sont pour moi capables de reprendre le FN. Gollnisch comme Lang sont partisans d’une union de toutes les composantes de la droite nationale, cela est pour moi quelque chose de fondamental. Avant de fantasmer sur une « prise du pouvoir », il faudrait peut-être avant réussir à refaire l’union de toutes les composantes de notre mouvance. Plutôt que de perdre son temps sur la masturbation intellectuelle ou sur une utopique alliance entre nationalistes et jeunes beurs, il est plutôt souhaitable de s’allier dans un premier temps avec ceux qui défendent des idéaux proches des nôtres. Pour moi les désaccords entre le FN, le MNR et les Identitaires ne portent que sur des broutilles, on essaye de faire des chichis sur tel ou tel sujet afin de rendre stérile toute possibilité d’alliance.

Idéologiquement, le FN doit retrouver son discours des années 1980/1990 et notamment vis-à-vis de la définition de la thématique de l’immigration. Politiquement, le FN doit fonctionner autrement avec non plus une seule personne qui dirige à elle seule tout le mouvement mais en s’appuyant plutôt sur une direction collégiale (dans laquelle tout le monde aurait sa place, de Soral à Baeckeroot). Stratégiquement, le FN doit poursuivre son positionnement hors-système et doit privilégier des alliances électorales avec le MNR et la Fédération Identitaire (en espérant que sur le moyen terme tout le monde se retrouve au sein d’un FN rénové et unifié).

J’espère donc que le renouveau aura lieu et si possible autour de Bruno Gollnisch et de Carl Lang. Si en revanche, c’était Marine Le Pen qui était amenée à prendre la direction du FN, alors j’attendrais de voir ce qu’elle fera et surtout si il y aura un retour au « vrai discours ». La politique de « dédiabolisation » a été un échec et les faits sont là pour le prouver (chute du FN en Ile de France en 2004, départs de plusieurs militants historiques, catastrophe électorale de 2007 etc…). C’est bien connu, les électeurs préfèrent toujours l’original à la copie, le FN en se « dédiabolisant » s’est rapproché de l’UMP (sauf pour l’immigration et pour l’Europe), le résultat de cette stratégie est connu : l’UMP de Nicolas Sarkozy a écrasé le FN.

Les prochaines batailles électorales se gagneront sur le terrain des idées pour la droite nationale et non sur la confrontation de personnalités. Aujourd’hui il faut être réaliste, aucune personnalité au sein de la droite nationale n’est en mesure de faire chuter Sarkozy. Donc, plutôt que de penser à 2012, pensons déjà à reconstruire la droite nationale électoraliste et espérons pour notre pays de retrouver un FN fort et puissant comme il y a dix ans.