Dieudonné, Alain Soral et l'UOIF
La présence au Bourget ce week-end lors du rassemblement annuel de l'UOIF ( Union des Organisations Islamiques de France ) où se sont rencontrés pas moins de 150 000 musulmans venus de France et d'Europe, de l'humoriste Dieudonné et du philosophe Alain Soral marque s'il en était l'alliance de ses troubadours du microcosme poltico-médiatique avec les thèses exprimées par les islamistes ( notons pour ceux qui s'offusquerait de l'emploi de ce mot que l'UOIF est une filiale des Frères musulmans égyptiens et que leur vision de l'islam n'est guère différente de celle prônée par un Ben Laden ) au nom d'un antisionisme obsessionnel qui se transforme vite en une haine du peuple juif et de sa composante étatique : Israël.
La question palestinienne était au cœur des discussions qui avaient lieu samedi et dimanche et les différents intervenants avaient pour mission de faire comprendre à l'assistance qu'il fallait être " fier d'être musulman "... De cela on peut être certain que la leçon est bien acquise puisque, et cela peut se vérifier en lisant la presse ou en regardant la télévision, le musulman est toujours montré sous " son bon côté " tandis que le chrétien est, lui, un éternel ringard. Il n'y a qu'a voir la croisade anti-pape de ces dernières semaines.
Pour ce qui est de la visite des deux " antisionistes " de combat que sont Alain Soral et Dieudonné, il apparaît que cette nouvelle approche de la politique marque un pas. Rarement un conflit international qui se situe assez proche géographiquement mais " loin des yeux, loin du coeur " n'aura fait autant de bruit dans notre pays que cette guerre entre deux peuples qui doivent se partager une terre. La France, tout comme ses voisins européens, a sur son sol à présent plusieurs millions de musulmans (pas forcément arabes) qui, en toute logique, se sentent plus proche de leurs " frères " de Palestine que des français juifs... d'où, je le pense cette médiatisation du conflit en France, et cette politisation " franco-française " menée par notre duo.
Certes, on peut comprendre que la position israélienne est pour le moins un grave handicap à la compréhension entre les peuples, à la paix, tout simplement. D'autant plus que les dernières élections internes auront propulsés au pouvoir à Tel-Aviv des personnages qui n'ont pas vraiment l'intention de serrer dans leurs bras les populations arabes - principalement musulmanes - de la région. Notamment avec la nomination d'un Avigdor Lieberman au ministère des Affaires étrangères, un type qui a clairement souhaité voir expulsé d'Israël l'ensemble de ses citoyens arabes...
Sur ce sujet, mon opinion n'a pas bougé depuis les combats de la fin 2008 début 2009 entre Israël et les palestiniens de Gaza : " Ni keffieh, ni kippa ". On ne peut avoir un programme pour l'Europe en s'alliant à des organisations qui n'ont d'autres buts que de faciliter la métamorphose de notre société en une société où la loi sera la charria.
Alain Soral, après avoir tenté de mettre main basse sur le Front National en produisant un discours mêlant , avec brio, un nationalisme de bon aloi avec un universalisme teinté de marxisme moderne, s'essaye à une " entente cordiale " avec son ami Dieudonné M'Bala M'Bala , dont l'antisionisme lui aura dernièrement fait applaudir le professeur Faurisson sur la scène de son théâtre parisien, qui, c'est significatif, s'était rapproché du Front National au point de vouloir faire de son président le parrain de l'un de ses enfants. Le président d' Egalité & Réconciliation a presque réussi son coup jusqu'à ce que la Commission d'investiture du FN prenne la décision de laisser la tête de la liste pour les élections européennes en Ile-de-France à Jean-Michel Dubois. On connaît la suite : insultes, attaques haineuses dans la presse jusqu'à la conférence de presse d'Alain Soral où ce dernier aura crié " Marine m'a tué "...
Alain Soral est un intellectuel " dissident " qui a, et c'est pas la moindre de ses qualités, un sacré courage et une volonté de faire passer ses idées, son opinion, qu'il faut " cloner ", Alain Soral est assurément l'un des leaders incontestés du monde des idées mais je ne peux que confirmer mon désaccord sur son option politique :
Se congratuler avec Hani et Tariq Ramadan, Tarek Oubrou, le chef de projet de la Grande Mosquée de Bordeaux, Fouad Alaoui, le vice-président de l'UOIF : au moins c'est clair, Alain Soral et ses amis ont fait un choix qui n'est pas celui auquel je crois.
Yann Redekker
2 Comments:
C'est vrai qu'il faut dénoncé les origines de cette organisation.
Cependant ,ce n'est pas raisonnable de faire l'amalgame suivant :
<< au nom d'un antisionisme obsessionnel qui se transforme vite en une haine du peuple juif et de sa composante étatique : Israël. >>
Certes cet amalgame se fait aussi bien par ceux qui sont pour Israël que ceux qui sont contre.
Cependant dans les deux cas, ils ne représentent qu'une minorité de ceux qu'ils croient représenter.
Ce genre d'amalgame ne sert qu'à envenimer la situation.
un compte rendu précis et impartial des idées qui ont été échangées le samedi 18 avril à l'Athénée Municipale lors de la conférence "Français, musulman et patriote", ici :
http://er-aquitaine.hautetfort.com/archive/2009/04/25/les-mediateurs-de-la-republique.html
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