11 avril 2006

Patrick Binder : l’homme à abattre

Depuis déjà plusieurs mois, Patrick Binder est devenu l’homme à abattre pour le système alsacien. Le tort de Binder : dire tout haut ce que des dizaines de milliers d’alsaciens pensent tout bas.

Dernier évènement en date : Patrick Binder a envoyé une lettre aux proviseurs des lycées alsaciens pour s’indigner du fait que le Conseil régional subventionne les visites dans les lieux de mémoires, certains ont même osé parler d’antisémitisme ! Qu’y a-t-il d’antisémite à ne pas vouloir subventionner des activités propres aux lycées ? A aucun moment Patrick Binder n’a remis en cause les vertus pédagogiques de telles visites, simplement il pense qu’il est préférable que cela se fasse par le biais d’une démarche personnelle et non dans le cadre d’activités scolaires. De même, en partant du principe que les visites de lieux de mémoires doivent se faire dans un cadre scolaire, alors dans ce cas, il faut visiter tous les lieux (et sans exception) sur lesquels ont été commis des atrocités.

Pour en revenir maintenant à Patrick Binder lui-même, si celui-ci dérange le système politique alsacien c’est également dans le cadre des prochaines échéances électorales et notamment celles des élections municipales de 2008. En effet, Patrick Binder sera candidat du Front National à Mulhouse en 2008 et cela gêne le système UMPS (UMP + PS) alsacien et pour une bonne raison : Binder a des chances de gagner la mairie. Après les nombreux échecs de Gérard Freulet (ex FN et actuellement membre d’un groupuscule proche de l’UMP), Binder pourrait cette fois-ci faire gagner le FN à Mulhouse, chose qui inquiète au plus au point les politiciens alsaciens.

Déjà en 2004, le FN alsacien dirigé par Binder était victime d’un complot suite à la terrible profanation du cimetière juif de Herrlisheim. A l’époque, les politiciens alsaciens accusaient le FN au point même qu’un jeune militant frontiste alsacien a du passer quelques mois derrière les barreaux. Manque de pot pour la classe politicienne alsacienne, l’enquête a permis il y a quelques mois l’arrestation d’un délégué syndical de FO qui a reconnu les faits et du même coup mis hors de cause le jeune militant frontiste (notons qu’au passage les médias ont été bien discrets vis-à-vis de ce rebondissement dans l’enquête, alors que ceux-ci étaient très actifs lorsque le FN était mis en cause, bizarre non… ?).