13 avril 2007

Lorsque Sarkozy veut le beurre et l’argent du beurre…

Ces derniers jours, Sarkozy se démène comme un fou pour attirer l’électorat patriote et plus précisément celui du FN. L’ancien Ministre de l’intérieur essaye de droitiser au mieux son discours, sans aller non plus trop loin (pensée unique oblige !).

Ainsi, Sarkozy pense que par des petites crottes, des petits bouts de phrase, récupérer une partie de l’électorat frontiste. L’homme de la discrimination positive, de l’institutionnalisation de l’islam, du OUI à la constitution européenne et du droit de vote aux étrangers pense donc rafler la mise avec ses petites gesticulations. Tout cela démontre deux choses. La première c’est que le FN est entrain de gagner la bataille idéologique en ayant réussi à placer au cœur du débat ses thématiques, la deuxième chose, c’est que Jean-Marie Le Pen doit être vraisemblablement haut dans les intentions de vote, bien plus haut en tout cas que ce qui est annoncé par les instituts de sondage du système.

Nicolas Sarkozy pense donc avoir dans sa poche l’électorat du FN (et si possible dans de fortes proportions) tout en ignorant les dirigeants du parti frontiste ; on croit rêver. Cela me rappelle Charles Pasqua en 1999 qui, auréolé de son succès aux élections européennes, souhaitait faire venir à lui tous les électeurs du FN mais en aucun cas ses dirigeants. L’UMP de Nicolas Sarkozy échouera dans cette mission et il échouera même très lourdement. L’UMP n’arrivera pas à faire avec le FN ce que le PS a réussi à faire avec le PC, c'est-à-dire capter une très grande partie de son électorat. Pour que les électeurs suivent, il faut qu’il y ait un rapprochement de très grande envergure (avec des alliances très visibles, avec accords signés et poignées de mains devant les caméras) mais il faut aussi une très grosse inflexion idéologique de l’UMP, car l’UMP qui est encore très forte politiquement est en revanche très affaiblie sur le plan idéologique ; l’UMP sait qu’elle a perdu la bataille des idées.

A quelques jours du premier tour de l’élection présidentielle, on peut donc s’attendre encore à quelques gesticulations et autres effets d’annonce de la part de Sarkozy, tout ça dans le but de courtiser les électeurs de Jean-Marie Le Pen. Mais il y a un constat qui ne trompe pas : l’originale vaut toujours mieux que la copie, surtout lorsque cette dernière est de très faible qualité.