La victoire du communautarisme à Sarcelles ?
Dimanche dernier, dans une indifférence quasi générale, a eu lieu le second tour des élections cantonales partielles à Sarcelles. Le second tour opposait, comme d’habitude, le PS à l’UMP. L’élection a été gagnée par le candidat du PS. Jusque là, rien d’extraordinaire.
Mais dimanche dernier, ce n’est pas n’importe quel socialiste qui a été élu, puisque c’est Youri Mazou-Sacko qui a obtenu plus de 59% des voix.
Youri Mazou-Sacko, qui était jusqu’à maintenant conseiller municipal de Sarcelles, est surtout connu pour avoir comme surnom « le Obama de Sarcelles ». Comme son surnom l’indique effectivement, Mazou-Sacko est d’origine africaine (centrafricaine plus précisément).
Malgré une abstention record, Mazou-Sacko a réalisé un excellent score, un score qui ne peut s’expliquer par la seule et unique mobilisation des électeurs de gauche. Youri Mazou-Sacko a ratissé très large dimanche dernier puisque, en plus de l’électorat socialiste, le jeune candidat socialiste a pu bénéficier d’un vote massif de l’importante communauté afro-antillaise installée à Sarcelles.
Si le facteur idéologique est important, il en va également de même pour le facteur ethnico-culturel. Bien que n’étant pas forcément communautariste, Youri Mazou-Sacko a bénéficié dimanche dernier d’un réflexe communautariste de la part de l’électorat afro-antillais, un électorat qui était heureux de pouvoir voter pour un candidat dans lequel elle se reconnaissait totalement.
L’élection de Youri Mazou-Sacko peut faire jurisprudence et il n’est pas impossible que cela donne des idées aux différents états-majors politiques. Désormais, un parti politique, quel qu’il soit, se devra de prendre en compte le facteur ethnico-culturel lorsqu’il souhaitera présenter un candidat.
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