A propos du score de Marine Le Pen
Hier, contre toute attente, Marine Le Pen n’a pas été écrasée par le député socialiste sortant, elle a au contraire bien résisté puisqu’elle a fait passer son score de 24% à 42%. Il s’agit d’un mini tsunami et d’une petite victoire personnelle pour Marine Le Pen.
Cela étant, pour moi ce résultat n’est pas la validation de la stratégie de Marine Le Pen, car si tel étais le cas, comment explique t-on alors que de nombreux adeptes de la stratégie version Marine se sont pris une claque dimanche dernier (de toute façon, « marinistes » comme « historiques » ont tous chuté dans les urnes le 10 juin)?
Le score de Marine Le Pen a été possible pour plusieurs raisons. La première c’est que la circonscription d’Hénin-Beaumont n’est pas la plus difficile, loin de là ; c’était la circonscription la plus facile pour la droite nationale. La deuxième raison s’appelle Steeve Briois, c’est lui qui a tout fait dans cette circonscription depuis 1993. La troisième raison c’est le fait que l’UMP n’a pas présenté de candidat sérieux face à Marine Le Pen, il s’agissait d’envoyer un jeune beur au casse-pipe. Enfin, la quatrième raison qui explique cette performance électorale résulte de la très grosse mobilisation militante dans la circonscription de Marine Le Pen (peut être au détriment d’autres et j’en veux pour preuve que certains militants qui étaient aux côtés de Marine Le Pen étaient en même temps candidats dans d’autres circonscriptions).
Cela étant, il s’agit tout de même d’un très joli score et je pense que personne d’autre qu’elle (même Steeve Briois) aurait fait mieux au 2ème tour.
Maintenant, comme je l’ai écrit plus haut, et contrairement à ce qui a pu être dit hier, ce résultat n’est strictement en rien la validation d’une certaine stratégie politique. Le résultat d’Hénin-Beaumont ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt, il ne faut pas oublier les résultats du 22 avril et ceux du 10 juin. Tant qu’il n’y aura pas une analyse claire et non faussée de la débâcle électorale des scrutins présidentiels et législatifs, alors inutile de continuer à foncer dans le mur.
Le renouveau de la droite nationale est plus que jamais d’actualité et on ne peut pas continuer comme si de rien n’était. Faire le pari de succès électoraux futurs en misant sur un mécontentement éventuel de la politique de Sarkozy est une très lourde erreur, la même erreur a d’ailleurs déjà été produite en 2004 lorsque une partie de la stratégie consistait à mettre en avant le rejet du gouvernement Raffarin. A ce petit jeu là, c’est la gauche socialo-communiste (et uniquement elle) qui tirerait un bénéfice d’un échec de la politique de l’actuel gouvernement.
Je vais donc à nouveau me répéter (une fois n’est pas coutume), mais la seule et unique solution à court terme passe par la nécéssité de mettre en place une direction collégiale à la tête du FN (dans laquelle les « historiques » et les « marinistes » auraient un même degré de responsabilité, cela évitera ainsi plusieurs querelles). Par la suite, il faudra bien entendu aller au-delà et prôner l’union totale de la droite nationale. Pourquoi ce qui a été possible avant 1998 ne le serait-il pas demain ? Bruno Gollnisch et Carl Lang auront cette capacité à nouer un dialogue avec le MNR, les catholiques traditionalistes, les régionalistes et le Bloc Identitaire, Marine Le Pen pour sa part peut nouer une alliance avec le MPF et les déçus de l’UMPS. Le FN si il veut survivre, a l’obligation de n’écarter personne, c’est fini l’époque du FN à 15% dans les urnes.
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